vendredi 14 mai 2010

Sentir



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Il faudrait sans doute raconter bien d'autres balades sous le signe liquide à Calcutta, à Bombay ou à Goa dans l'oubli de la mousson mais dans la nécessité d'être trempés à longueur de journée. Un soir à Pokhara, cette année, tandis que j'écrivais ce texte, une pluie diluvienne a soudain inondé les rues, coupant l'électricité et donnant naissance à un orage spectaculaire dont les éclairs illuminaient plusieurs secondes l'obscurité de la ville. Nous dînions à bonne distance de notre petit hôtel, il a fallu marcher de l'eau jusqu'au genoux, tomber dans quelque trous, croiser quelques vaches immobiles et serrées contre les murs des maisons, inventer le chemin dans une nuit d'encre entre deux éclairs, un beau périple avant d'arriver enfin à bon port. Mais tout cela est aujourd'hui familier. Ce sont des moments de complications provisoires qui donnent leur sel à la marche urbaine et laissent des souvenirs impérissables.

"Eloge de la marche" de David Le Breton

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