lundi 13 avril 2009

Longue marche printemps-été 1999





« On a pu constater, chez les pèlerins en particulier, que lorsque la moyenne de trente kilomètres par jour est atteinte, l'entrainement physique neutralise la perception du corps. Dans presque toutes les religions, la tradition du pèlerinage a pour objet essentiel, à travers le travail de l'être physique, d'élever l'âme: les pieds sur le sol, mais la tête près de Dieu. d'où l'aspect intellectuel de la marche que les béotiens ne soupçonnent pas....
Le voyage à pied, solitaire, place l'homme face à lui-même, le libère de la contrainte du corps, de l'environnement habituel qui le maintiennent dans une forme de pensée convenue, convenable et conditionnée. Les pèlerins se considèrent presque toujours changés après une longue marche. C'est qu'ils y ont rencontré une part d'eux-mêmes qu'ils n'auraient sans doute jamais découverte sans ce long face-à-face. »


Longue marche de Bernard Ollivier


2 commentaires:

le koala a dit…

Bonjour bec,
Voilà un sujet qui interpelle tiens ! En ce qui me concerne, pour deux raisons:
1) quoique globalement inapte physiquement et toujours traumatisé par mes résultats en cours de gym' au lycée, je suis par ailleursun bon marcheur, un peu comme les hobbit (les pieds et les jambes sont excellents, les autres organes passables et d'ailleurs passons). je pratique occasionellement la rando et ai constaté ce que vous évoquez: au-delà de 30 km, grosso-modo autour de sept heure de marche par jour, il se passe "quelque chose". L'esprit se trouve modifié, bénéficie d'une acuité renforcée à l'égard de certaines capacités (observation, sensibilité à l'environement)... et il y a peut-etre, en effet, quelque chose de proprement spirituel là-dedans.
2) J'ai été il y a un an et demi en asie centrale, en Ouzbekistan pour etre précis, donc j'ai marché sur les traces de monsieur Olivier. Enfin "marché" façon de parler, contrairement à lui je n'y ai pas été à pieds ! Nous avons même rencontré quelqu'un qui-l'avait-rencontré, un vieil homme planté sur un site touristique, du côté de Boukhara je crois bien - et qui racontait l'anecdote à qui voulait l'entendre, un exemplaire de la "longue marche" sous le bras.

Nostalgie, quand tu nous tiens.
Le Koala

becdanlo's blues a dit…

Bonjour Le Koala,

Tous les textes de mon blog sont des extraits de livre, y compris ce texte de Bernard Ollivier sur les 30 kilomètres. Personnellement je n’ai pas une moyenne de 30 kilomètres, mais plutôt 20, 25 kilomètres… j’ai quand même mis 3 mois pour faire Grenoble- Saint Jacques/Finistera (bord atlantique)-rire. Du reste je pense que le kilométrage quotidien est vraiment une donnée personnelle. J’ai lu que Bernard Ollivier abattait, dans la traversée de l’Anatolie, des étapes de 40/50 kilomètres, ce qui est énorme… lui-même ne s’expliquait pas pourquoi il fonçait comme ça. J’ai donc connu des « états de conscience modifiée » en marchant moins de 30 kilomètres/jour… mais ce n’est pas systématique… c’est souvent lié à un état de stress : fatigue ou grand découragement et encore plus surement quand tous les facteurs négatifs sont réunis (pluie, fatigue, raz le bol)… dans ces moments là je m’arrêtais et je ressentais comme une « vibration » du sommet de la tête jusqu’au pied… qui donne un supplément d’énergie pour finir l’étape… de là à parler d’expérience spirituelle : ce n’est pas sûr (sourire).

Merci de ta visite

bec’